Il n’est pas nécessaire d’avoir un véhicule électrique pour bénéficier d’une meilleure qualité de l’air urbain. C’est pourtant ce que semblent indiquer les informations erronées sur les possibilités de conduire dans les zones à faibles émissions (ZFE).
Les zones à faibles émissions sont des zones géographiques spécifiques définies en milieux urbains. Elles imposent des restrictions aux activités nuisibles à l’air, comme le trafic routier le plus polluant, basé sur les combustibles fossiles. L’objectif des ZFE est de réduire considérablement les émissions atmosphériques en milieu urbain.
La création de ces zones vise à améliorer la qualité de l’air en favorisant une mobilité urbaine plus durable. Les zones d’intervention définies correspondent à un changement de mobilité basé sur des plans visant à limiter ou à empêcher l’accès des véhicules les plus polluants, c’est-à-dire ceux qui ne respectent pas certaines normes d’émission dans l’air.
La mise en place des ZFE répond aux préoccupations croissantes concernant les effets négatifs des émissions directes des véhicules sur la santé publique et l’environnement.
La respiration est le pilier du bien-être humain, mais il est devenu plus qu’évident que, de la même manière, un air de qualité adéquate est essentiel pour tout être vivant et, en général, pour l’équilibre de la planète.
Selon l’OMS, plus de six millions de décès par an sont imputables à la pollution atmosphérique. Or, ce sont les enfants qui sont les plus vulnérables à cette détérioration néfaste de l’atmosphère. Elle touche 90 % des enfants de moins de 15 ans, selon la même organisation.
C’est là que l’utilisation des véhicules électriques entre en action et, en même temps, active les doutes avec lesquels les citoyens accueillent la mise en œuvre des ZFE. Les véhicules électriques représentent l’une des formes de mobilité à encourager, ainsi que d’autres alternatives pour les déplacements urbains. Cela passe par l’utilisation complémentaire de véhicules plus respectueux de l’environnement et utilisant des carburants issus de sources renouvelables.
En 2015, les Objectifs de développement durable (ODD) adoptés comme un appel universel à agir pour la planète et à améliorer les conditions de vie des populations ont placé le trafic urbain parmi leurs objectifs premiers. À cet égard, la Commission européenne a fixé un horizon de décarbonisation pour atteindre la neutralité en matière d’émissions d’ici 2050.
Depuis, les directives européennes, ainsi que celles des États membres, des régions et des collectivités locales, se sont dotées d’outils efficaces pour limiter le dérèglement climatique et ainsi prévenir les atteintes à la santé publique. Pour ce faire, des mesures incitatives comme une augmentation des taxes sur les carburants fossiles et la délimitation des ZFE, entre autres, sont déployées pour encourager les changements de mode de transport.
L’entrée en vigueur d’une ZFE est liée à la nécessité de répondre d’urgence au dérèglement climatique et de remédier à la situation actuelle, comme l’indiquent les Nations unies et le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Quels sont les objectifs des zones à faibles émissions?
En limitant l’accès aux véhicules très polluants et en autorisant uniquement la circulation des véhicules électriques, hybrides rechargeables, utilisant des carburants renouvelables ou dotés de labels environnementaux spécifiques, les ZFE visent à réduire les niveaux de dioxyde d’azote (NO2), de particules (PM10 et PM2,5) et d’ozone troposphérique (O3), dont il a été démontré qu’ils sont très nocifs pour la santé respiratoire, neurologique et cardiovasculaire des habitants.
Outre l’amélioration de la qualité de l’air, les ZFE favorisent également :
- l’utilisation de modes de transport alternatifs plus propres et plus efficaces.
- la réalisation de l’objectif zéro émission de carbone.
- la mise en œuvre de mesures favorisant des options de mobilité urbaine plus respectueuses de l’environnement, à savoir :
- Véhicule électrique
- Vélos
- Transports publics
- Des itinéraires à pied grâce à l’augmentation des zones piétonnes
- l’encouragement de mesures supplémentaires :
- l’augmentation des infrastructures de recharge et d’entretien pour les véhicules électriques.
- la promotion des carburants issus de sources renouvelables.
- la création de plus d’espaces verts et des zones piétonnes plus larges.
- la création de nouveaux emplois liés à la demande des ZFE.
- la promotion des politiques d’incitation fiscale et de subventions.
- la réduction de la pollution sonore.
- l’augmentation de la sensibilisation à l’environnement des citadins et des visiteurs.
L’objectif est de créer un environnement urbain où le transport durable est la norme, réduisant ainsi la dépendance à l’égard des combustibles fossiles et les émissions de gaz à effet de serre.
Les ZFE sont un outil essentiel entre les mains des gestionnaires urbains et des citoyens qui, dans un souci de justice environnementale, peuvent demander leur mise en œuvre. Il s’agit d’une action sociale visant à transformer les villes en lieux plus sains et plus agréables à vivre. Doter nos villes de zones à faibles émissions, c’est tracer la voie d’un changement vers un modèle de ville plus propre et plus saine grâce à des transports plus respectueux de l’environnement et de la santé des personnes.
En résumé, les ZFE représentent une approche globale pour relever les défis de la pollution atmosphérique et de la durabilité des transports dans les villes modernes, en s’alignant sur les objectifs mondiaux de réduction des émissions et d’amélioration de la qualité de la vie urbaine.
Méthodes de contrôle de la qualité de l’air dans une zone à faibles émissions
Pour évaluer l’efficacité d’une zone à faibles émissions dans l’amélioration de la qualité de l’air, il est essentiel de mettre en œuvre des méthodes de contrôle rigoureuses et précises.
- Traditionnellement, des méthodes de surveillance environnementale appelées stations de référence ou stations officielles ont été utilisées pour contrôler la qualité de l’air urbain et certains paramètres météorologiques. Elles sont équipées d’une technologie de précision qui fournit des données fiables.
- La surveillance de la qualité de l’air par l’utilisation de capteurs de qualité de l’air s’est avérée être l’une des méthodes les plus efficaces. Certains de ces appareils, comme ceux que nous vous proposons chez Kunak, fournissent des données fiables comparables à des données de référence et permettent de mesurer en temps réel les niveaux de polluants atmosphériques tels que:
- monoxyde de carbone (CO)
- oxyde d’azote (NOx)
- ozone troposphérique (O3)
- dioxyde de soufre (SO2)
- sulfure d’hydrogène (H2S)
- particules en suspension (PM1, PM2,5 et PM10)
Afin d’enregistrer et d’analyser efficacement leurs données, ces dispositifs doivent être placés à des endroits stratégiques dans les zones urbaines où les émissions atmosphériques doivent être surveillées.
Modèle de zone à faibles émissions en Espagne
La mise en œuvre des ZFE en Espagne contribue à atténuer l’augmentation des températures de 1,5 ºC. Cette augmentation est due au réchauffement climatique qui s’est accéléré au cours des dernières décennies en raison des activités anthropiques. On estime que cette augmentation thermique sera atteinte en Espagne d’ici 2030. Pour minimiser cette augmentation préjudiciable, la loi sur le changement climatique et la transition énergétique a été promulguée en mai 2021.
Les émissions totales de gaz à effet de serre en Espagne estimées pour 2021 étaient de 288 847,8 kilotonnes d’équivalent CO2 (kt CO2-eq). Cela représente une augmentation de +6,1 % par rapport aux émissions estimées pour 2020. Il s’agit d’une augmentation de +0,4 % par rapport à l’année de référence 1990 et d’une diminution de -34,2 % par rapport à 2005 (Ministère de la transition écologique et du défi démographique – MITECO, 2023).
Zones à faibles émissions en Espagne
L’objectif de cette loi était que les ZFE soient actives dans les villes espagnoles de plus de 50 000 habitants (20 000 dans le cas de celles qui subissent des impacts continus sur la qualité de l’air) à partir de 2023. Cependant, la plupart des quelques 150 municipalités espagnoles, où se concentre 82 % de la population, n’ont pas respecté le calendrier prévu pour leur mise en service.
Les citoyens ne disposent pas encore des informations nécessaires pour comprendre les avantages qu’il y a à vivre et à travailler dans une ZFE. Cependant, le public voit déjà le déploiement des panneaux de signalisation spécifiques pour indiquer et restreindre la circulation dans les zones désignées à faibles émissions. Jusqu’à présent, cela n’a servi qu’à semer la controverse, à susciter des doutes sur les amendes redoutées et à encourager la désinformation.
Cependant, distinguer les capteurs de qualité de l’air qui, discrètement et en association avec les bâtiments et le mobilier urbain, sont déjà actifs dans les ZFE désignées, permet d’identifier des observateurs intéressants des lieux quotidiens où les citoyens habitent.
Ce sont les chiens de garde les plus complices que l’on puisse souhaiter avoir dans son entourage. Grâce aux informations précises qu’ils collectent et analysent sur l’air, ils veillent à limiter le passage de certains véhicules dans les villes, encouragent de nombreux autres moyens de mobilité plus durables sur le plan environnemental, favorisent une récupération saine et résiliente de l’environnement dans lequel ils vivent et, ce faisant, contribuent à la préservation de la santé.
Règlement espagnol sur les zones à faibles émissions
Le modèle espagnol, qui s’inscrit dans un objectif plus ambitieux de mobilité urbaine durable, prévoit également l’intégration de carburants renouvelables dans les transports publics et privés, afin de réduire la dépendance à l’égard des combustibles fossiles et l’empreinte carbone des villes.
Outre le renouvellement des transports publics en Espagne, les mesures complémentaires comprennent des incitations économiques pour l’achat de véhicules électriques. Des actions visant à rendre plus accessible la transition vers des modes de transport plus durables, pour les citoyens comme pour les entreprises. En outre, l’utilisation de vélos et d’autres véhicules de mobilité personnelle sera encouragée, avec la création de pistes cyclables et l’extension des zones piétonnes.
Une coordination entre administrations locales, régionales et nationales est nécessaire pour parvenir à une mise en œuvre correcte des ZFE. De même, une mise en œuvre progressive d’autres types de mesures favorisant la mobilité urbaine en fonction des faibles émissions est également nécessaire. Il s’agit d’une étape cruciale au cours de laquelle les citoyens, en s’adaptant, contribueront non seulement à la réduction des émissions, mais favoriseront également une transformation culturelle vers une mobilité urbaine plus consciente et plus responsable.
Exemples de villes espagnoles dotées d’une zone à faibles émissions
La création de zones à faibles émissions dans les villes espagnoles est une mesure cruciale pour réduire l’empreinte carbone et atténuer les effets du changement climatique, ce qui profite directement à l’environnement et améliore la santé publique en réduisant l’exposition des citoyens aux polluants atmosphériques nocifs.
Zones à faibles émissions à Madrid
La mise en place d’une ZFE dans des villes comme Madrid répond à un besoin urgent de réduire les émissions directes de gaz polluants et d’améliorer la qualité de l’air dont jouissent les madrilènes.
Le règlement connu sous le nom de Madrid Central a été pionnier dans ce domaine en 2018, en restreignant l’accès des véhicules équipés de moteurs à combustion interne qui ne respectaient pas les normes d’émission établies par l’Union européenne. En septembre 2021, il a été remplacé par la ZFE connue sous le nom de Madrid 360. D’une manière générale, elle est plus permissive pour la circulation des véhicules polluants, mais elle étend progressivement les restrictions de Madrid Central.
Ce règlement a non seulement encouragé l’utilisation de véhicules électriques et d’autres moyens de transport durables, mais aussi l’utilisation de carburants renouvelables.
Le règlement de Madrid se distingue par son approche globale et sa capacité à s’adapter aux besoins spécifiques de la ville en réduisant le trafic dans la zone délimitée. Cela n’a pas été le cas dans les zones environnantes, qui ont néanmoins connu une augmentation du trafic.
Des études antérieures sur les effets de Madrid Central (Action 2020) ont estimé une réduction de 32 % de la pollution par le NO2 en juin 2019 par rapport à 2018. (Moral-Carcedo, J. 2024).
Zones à faibles émissions à Rivas-Vaciamadrid
C’est la première ville de la communauté de Madrid, hors de la capitale, à mettre en place vingt zones à faibles émissions en 2021. Ces zones sont stratégiquement définies dans les environnements scolaires, afin de se conformer à la réglementation européenne et à la loi sur le changement climatique et la transition énergétique. En plus de protéger la santé des enfants de la région, la municipalité a réussi à stopper l’émission de 18 tonnes de CO2 par an autour des écoles.
Zones à faibles émissions à Barcelone
La zone à faibles émissions (ZFE) Rondas de Barcelona est l’une des plus grandes d’Europe du Sud, couvrant plus de 95 km². Elle comprend Barcelone et certaines municipalités voisines et restreint progressivement la circulation des véhicules les plus polluants à partir de 2023. La ZFE de Barcelone s’applique progressivement à différents véhicules en fonction de l’étiquette environnementale de la DGT.
Zones à faibles émissions à Bilbao
La ZFE de Bilbao a été lancée en 2024 et couvre une zone d’environ 2 km² dans le quartier d’Abando, y compris des zones clés comme le musée Guggenheim et le parc Doña Casilda de Iturrizar.
Des restrictions de circulation pour les véhicules les plus polluants sont appliquées les jours ouvrables. Grâce aux informations fournies par les 41 capteurs déployés dans la ZFE, la municipalité analyse la qualité de l’air et les niveaux des différents polluants dans chaque quartier, des données qui lui permettent de prendre des décisions éclairées pour améliorer l’air de la ville , en agissant sur des aspects comme la redistribution de la circulation ou la mise en place de nouveaux modes de transport plus durables.
Zones à faibles émissions à Séville
La durabilité environnementale boucle son processus informatif et éducatif dans la capitale sévillane avec l’arrivée de l’été 2024. Les mesures de sanction des véhicules non autorisés circulant dans les deux zones principales (Cartuja Norte et Cartuja Sur) de sa ZFE seront alors mises en œuvre.
Alors que le vélo était déjà une mesure incitative de mobilité durable dans la ville, il sera désormais davantage encouragé grâce à cette nouvelle mesure. Elle empêche les voitures à essence immatriculées avant 2000 et les véhicules diesel immatriculés avant 2006 de circuler. Ils ne seront pas autorisés à circuler dans la zone à faibles émissions de la Cartuja du lundi au vendredi. Cette mesure reflète l’engagement de la municipalité dans la lutte contre le dérèglement climatique et à rendre la ville plus verte grâce à la mobilité durable.
Modelos de Zonas de Bajas Emisiones en el mundo
La caractérisation des zones à faibles émissions dans des zones définies au sein des villes est devenue un outil mondial de lutte contre la pollution atmosphérique. C’est aussi un moyen de réguler les embouteillages dans des zones spécifiques des grandes villes. Qu’il s’agisse de restrictions ou de redevances économiques, les ZFE donnent une impulsion aux solutions de mobilité urbaine.
Outre les améliorations de la santé publique que ces mesures apportent, les ZFE permettent également de réduire les embouteillages et d’électrifier la mobilité, ce qui présente des avantages considérables. Les zones à faibles émissions jouent également un rôle clé dans la lutte contre les inégalités en matière de justice environnementale dans les communautés les plus touchées par les émissions de polluants atmosphériques.
Les ZFE sont au cœur de la stratégie chinoise des villes zéro émission. Parmi elles, la ville de Shenzhen se distingue le plus par la mise en place d’une zone zéro émission depuis 2018. Elle se concentre particulièrement sur la réduction des émissions des véhicules lourds de plus de 4,5 tonnes afin d’améliorer la qualité de l’air urbain. Avec plus de 12 millions d’habitants, la ville a vu depuis 2019 les véhicules électriques commencer à prédominer dans ses rues. Ainsi que les « zones logistiques vertes » qui facilitent l’adoption de mesures zéro carbone.
La première ZFE aux États-Unis est une expérience pilote qui a été limitée à la ville de Santa Monica pendant deux ans, jusqu’en 2022. Elle a été conçue pour un mile carré au centre de l’activité commerciale avec 15 850 résidents. Dans le cadre de cette zone, des incitations ont été mises en place pour les véhicules de livraison électriques, le déploiement, la mise en œuvre et l’utilisation de différents types de technologies de transport léger à zéro émission (comme les dispositifs de livraison en personne, les vélos-cargos électriques et les camions électriques) et les infrastructures de recharge correspondantes, ainsi que des incitations politiques et des stratégies d’accès aux trottoirs.
Parmi ses objectifs, elle visait à :
- Faciliter la mise en place d’un modèle de zone zéro carbone pour les villes.
- Servir de modèle à reproduire dans d’autres zones de la ville.
- Promouvoir les entreprises ayant une stratégie de mobilité propre et renouvelable.
- Offrir des connaissances avancées aux entreprises pour mettre en œuvre le projet.
- Créer des avantages pour la communauté locale, comme la réduction de la pollution atmosphérique grâce à la diminution des gaz à effet de serre, du bruit et des embouteillages, ainsi qu’une mobilité piétonne plus sûre.
- Offrir des opportunités économiques aux petites entreprises et aux particuliers en leur donnant accès aux avantages de la zone.
Sa mise en œuvre a permis de :
- Définir trois modèles réglementaires pour la mise en œuvre des ZFE.
- Trois communautés ont adopté des modèles de ZFE dans la région du comté de Los Angeles au cours des deux années suivantes.
- Le projet pilote a impliqué dix entreprises de la région.
- Les entreprises participantes qui livrent dans la région ont réduit de 50 % leurs émissions de gaz à effet de serre.
- 75 % des entreprises de livraison qui ont rejoint le projet continuent d’utiliser des véhicules à zéro émission.
Au printemps 2024, la ville de New York a lancé sa première zone à circulation restreinte dans la zone de Manhattan. Comme d’autres villes telles que Londres, Milan et Stockholm, elle a instauré un péage basé sur le type d’émissions du véhicule qui traverse son périmètre.
L’objectif de sa mise en œuvre est de décongestionner le trafic et de réduire la pollution, mais aussi de collecter au moins un milliard de dollars par an pour renouveler les infrastructures de transport public comme le métro.
Singapour est une autre ville qui se distingue par ses efforts pour améliorer la qualité de l’air que respirent ses habitants. L’une des mesures les plus incitatives économiquement pour améliorer l’air de la métropole, qui est pourtant meilleur que celui d’autres villes asiatiques voisines, est de faire en sorte qu’à partir de 2028, les vieilles motos ne soient plus autorisées à circuler dans les rues de la ville.
L’agence nationale de l’environnement de la ville-État a fixé des objectifs de qualité de l’air similaires à ceux de l’UE. Les oxydes d’azote, par exemple, ne doivent pas dépasser une moyenne annuelle de 40 µg/m3. Les particules fines sont limitées à 12 µg/m3 (PM2,5) et 20 µg/m3 (PM10) en moyenne annuelle. Les limites journalières peuvent être plus élevées, à savoir 37,5 µg/m3 et 50 µg/m3 respectivement.
Singapour est également l’un des endroits les plus chers au monde pour l’achat d’une voiture. Il s’agit d’une mesure visant à maintenir constant le nombre déjà faible de voitures. À partir de 2020, aucune nouvelle voiture ne pourra être immatriculée, seules les anciennes pourront être remplacées. S’il est vrai que le manque d’espace urbain est l’une des principales raisons de cette mesure, une telle réglementation est également bénéfique pour la qualité de l’air.
Tirer les leçons des zones à faibles émissions dans d’autres villes européennes
Les zones à faibles émissions sont devenues l’une des politiques de transport les plus utilisées dans le monde pour relever les défis de qualité de l’air pur dans les villes.
De même, les évaluations sanitaires ont enregistré une diminution des admissions à l’hôpital liées à la pollution de l’air dans les ZFE. Il y a également eu moins de blessures liées à la circulation dans ces zones à faibles émissions une fois que les mesures ont été mises en place.
Dans les principales zones européennes à faibles émissions, des restrictions sur les véhicules les plus polluants ont été mises en place par le biais d’une série de politiques spécifiques :
- limitations des créneaux horaires
- interdiction de circuler pour certains types de véhicules
- redevances pour les véhicules les plus polluants
- promotion du covoiturage
- piétonnisation
Ces restrictions peuvent prendre la forme d’une taxe sous forme de droits d’accès (comme à Londres au Royaume-Uni et à Milan en Italie), ou d’une interdiction d’accès à certains types de véhicules (comme à Madrid ou à Lisbonne) à certaines heures. Plus de 250 villes de l’UE ont déjà pris de telles mesures et, quel que soit leur coût politique, elles ont eu un effet positif sur la réduction de la pollution.
L’Union européenne rassemble dans une base de données les principales caractéristiques des ZFE mises en place dans les villes conformément aux normes d’émission de l’UE :
- le type de véhicule
- le type de carburant
- l’ancienneté du véhicule
Ces dernières années, de nombreux pays ont élaboré une législation spécifiquepour normaliser la mise en œuvre des ZFE, comme la Chine (qui dispose de sa propre norme d’émission CHN), le Mexique, l’Espagne et la France.
La zone londonienne à très faibles émissions (ULEZ), opérationnelle depuis 2008, qui fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et fait payer 12,50 livres sterling par jour aux véhicules non autorisés, a permis de réduire la circulation de 13 500 véhicules par jour et la pollution de l’air de 30 %. En outre, la ville a investi dans des infrastructures pour une mobilité urbaine durable, telles que des pistes cyclables réservées et des stations de recharge pour les véhicules électriques.
La Zone C de Milan, qui combine une interdiction d’accès et un péage urbain, a permis de réduire d’environ 30 % le nombre de véhicules entrant dans la zone réglementée et de 10 % les émissions d’oxydes d’azote.
Un autre exemple notable est celui de Copenhague, une ville qui a été pionnière dans la promotion de la mobilité urbaine durable et la réduction des émissions. Copenhague a mis en œuvre une série de mesures allant de la création de zones à faibles émissions à la promotion du vélo comme principal mode de transport.
La ville a développé un vaste réseau de pistes cyclables et a intégré les transports publics au vélo, créant ainsi un environnement urbain où les véhicules motorisés sont moins nécessaires. Parallèlement, Copenhague s’est engagée en faveur des véhicules électriques et des carburants renouvelables, en offrant des incitations fiscales et des subventions pour l’achat de ces véhicules.
L’expérience de Copenhague a été si concluante que la ville étendra sa ZFE d’ici 2025. Cela montre que l’aménagement urbain, axé sur la durabilité et la réduction des émissions, peut transformer de manière significative la qualité de vie des habitants.
Les mesures efficaces prises par Paris, depuis 2015, pour devenir une référence mondiale en termes de zones à faibles émissions (ZFE) reposent sur la mise en œuvre d’une série de politiques et de réglementations visant à réduire les émissions directes des véhicules, favorisant ainsi une mobilité urbaine plus durable.
Il s’agit d’une zone couvrant le centre-ville à l’intérieur du périphérique, connue sous le nom de boulevard périphérique, où l’accès est limité aux véhicules qui ne répondent pas aux normes d’émissions établies, ce qui favorise l’utilisation de véhicules électriques et de ceux fonctionnant avec des carburants renouvelables. Les restrictions de circulation pour les véhicules plus anciens et plus polluants ont conduit à un renouvellement du parc automobile, encourageant les citoyens à opter pour des options plus propres et plus efficaces.
La ville de Paris a encouragé l’usage du vélo et amélioré les infrastructures piétonnes, créant ainsi un environnement plus sain et moins dépendant des véhicules motorisés. De même, des évaluations de l’impact sanitaire de la ZFE ont été menées afin de réduire la charge de mortalité associée à la pollution atmosphérique urbaine.
La mise en place de ces zones est un moyen de réduire les inégalités face à la qualité de l’air pour les personnes les plus vulnérables, comme le préconise la justice environnementale.
Le résultat est que le scénario dans le périmètre de la ZFE, grâce à des règles de circulation plus strictes, a empêché une augmentation des cas d’insalubrité. Au contraire, il a permis une distribution plus équitable des bénéfices de l’air pur, avec un impact particulier sur l’asthme infantile (Moreno, E., et al. 2022).
Évaluation de l’impact environnemental des zones à faibles émissions
La technologie de Kunak est devenue un allié essentiel pour la mise en œuvre et le suivi des ZFE dans les environnements urbains. Nos systèmes avancés de surveillance de l’environnement permettent aux autorités et aux urbanistes de surveiller l’environnement :
- Évaluer les niveaux d’émissions directes et indirectes en temps réel.
- Identifier les sources spécifiques de contamination.
- Définir les modes de contamination.
- Mettre en œuvre des mesures correctives plus efficaces et des politiques plus précises.
- Promouvoir l’utilisation de carburants renouvelables dans les transports urbains.
- Étudier l’efficacité de différentes politiques de mobilité.
- Ajuster les restrictions en fonction des résultats obtenus.
- Optimiser en permanence les voies de circulation.
- Gérer la mobilité des villes de manière centralisée.
- Innover avec de nouvelles solutions technologiques pour réduire les émissions.
Les appareils de Kunak, équipés de capteurs de haute précision, sont capables de détecter et de mesurer une large gamme de polluants atmosphériques, notamment le dioxyde d’azote (NO2), le dioxyde de carbone (CO2) et les particules en suspension (PM10 et PM2,5).
La capacité des capteurs à effectuer une surveillance détaillée est cruciale pour une gestion efficace des zones à faibles émissions. Elle fournit des données précises qui peuvent être utilisées pour évaluer l’efficacité des ZFE grâce à la collecte de données avant et après leur mise en œuvre.
Il est essentiel de mesurer et de disposer de données sur la pollution avant la mise en place d’une zone à faibles émissions. Ce n’est qu’avec ces données qu’il est possible d’évaluer l’efficacité de la mise en place d’une ZFE.
Ces données permettent de prendre des décisions éclairées en matière de mobilité urbaine et d’utilisation de véhicules électriques. De même, l’utilisation de la technologie Kunak dans les ZFE favorise le transport durable et facilite la réalisation d’une mobilité urbaine plus efficace et, en fin de compte, d’une ville plus verte et plus propre.
La planification d’une ZFE doit s’accompagner d’alternatives de mobilité durable. C’est ainsi que l’on peut s’assurer que les véhicules polluants ne se déplacent pas vers les zones périphériques. Cela ne ferait que déplacer le problème de la pollution vers une autre partie de la ville et, avec lui, les émissions atmosphériques dangereuses qui entraînent une détérioration de la qualité de l’air dans les zones situées à l’extérieur de la ZFE.
Dans l’ensemble, la technologie de Kunak permet aux villes de communiquer de manière transparente les niveaux de pollution à leurs citoyens, ce qui accroît la transparence politique et la sensibilisation du public à l’importance de la réduction des émissions. En fin de compte, l’adoption de ces technologies avancées contribue non seulement à la création d’environnements urbains plus sains, mais positionne également les villes en tant que leaders dans la lutte contre le dérèglement climatique et dans la promotion d’un avenir plus durable grâce à des environnements de vie plus sains.
Sources
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