Utilisation d’un système basé sur des capteurs pour mesurer avec précision les odeurs à faibles concentrations

Lara-Ibeas et al. | 2024

Résumé

La pollution olfactive est devenue une préoccupation croissante en raison de l’industrialisation et d’une sensibilisation accrue du public à l’importance de préserver un environnement propre. Bien que les odeurs ne représentent généralement pas de risques immédiats pour la santé à faibles concentrations, une exposition prolongée peut entraîner divers effets négatifs sur la santé humaine et provoquer des conflits socioéconomiques. En réponse à cette problématique, les systèmes de surveillance instrumentale des odeurs (IOMS, selon l’acronyme anglais) émergent comme une solution pour le suivi en temps réel des émissions odorantes.

Ce travail présente les performances de l’instrument basé sur des capteurs Kunak AIR Pro pour la surveillance des odeurs sur différents sites, notamment une station d’épuration des eaux usées (STEP), une usine de traitement des boues et un site pétrochimique, en mesurant avec précision de faibles concentrations de H₂S, COV et NH₃.

Sur la STEP, les performances du système pour la surveillance du H₂S en termes de précision et d’exactitude ont été évaluées par rapport à un analyseur de H₂S de référence, montrant un coefficient de corrélation élevé de 0,77 et une faible erreur absolue moyenne (MAE) de 6,9 ppb. En tenant compte du seuil olfactif du H₂S fixé à 8 ppb, le taux de vrais positifs (TPR) et le taux de faux positifs (FPR) ont été calculés avec des valeurs respectives de 0,87 et 0,34. En définissant un seuil d’alerte plus conservateur (20 ppb), le TPR et le FPR s’améliorent à 0,89 et 0,16, respectivement.

En outre, en combinant les réponses complémentaires de différents capteurs, comme ceux de H₂S et de COV, il est possible d’inférer la présence d’autres composés, ce qui augmente les capacités de ces systèmes. Sur le site de traitement des boues et le site pétrochimique, le déploiement de dispositifs pour la surveillance des COV, H₂S et NH₃, associé à des données météorologiques, a fourni des informations précieuses sur les variations temporelles et la distribution spatiale de ces composés au sein des installations, ainsi que sur l’identification possible des sources d’émission.

Ces informations sont essentielles pour mettre en œuvre des mesures proactives visant à minimiser l’impact environnemental et à traiter les problèmes d’odeurs éventuels, démontrant l’importance des systèmes de surveillance basés sur des capteurs pour fournir des données en temps réel permettant une prise de décision éclairée.