Exposition des athlètes à la pollution atmosphérique lors des championnats du monde d’athlétisme : Une étude pilote

Reche et al. | 2020

Résumé

Les conséquences possibles de l’exposition aux polluants atmosphériques pendant l’exercice incluent la diminution de la fonction pulmonaire, ainsi que l’aggravation de l’asthme et de la bronchoconstriction induite par l’exercice. Ces effets sont particulièrement pertinents pour les athlètes et lors des compétitions internationales, car ils peuvent affecter les performances sportives. Par conséquent, il est important d’encourager l’évaluation et l’atténuation de l’exposition aux polluants atmosphériques pendant l’exercice dans les installations sportives. Une évaluation complète de la qualité de l’air a été réalisée lors des World Relays de Yokohama 2019, au stade et sur la piste d’échauffement. Le pilote a inclus de l’instrumentation en ligne et hors ligne pour les polluants gazeux et particulaires, ainsi que des paramètres météorologiques, et a comparé les données avec des références locales. La perception de la qualité de l’air et l’aggravation des symptômes de maladies déjà diagnostiquées (principalement respiratoires et cardiovasculaires) ont été évaluées par les athlètes à l’aide de questionnaires pendant les sessions d’entraînement. Les concentrations médianes de NO2 à l’intérieur du stade (25,6-31,9 μg/m-3) étaient dans la plage de fond urbain de Yokohama, mettant en évidence l’impact des sources urbaines (par exemple, le trafic) sur l’exposition des athlètes pendant l’entraînement et la compétition. L’évaluation des tendances horaires des polluants atmosphériques a été identifiée comme un outil précieux pour fournir des conseils afin de réduire l’exposition des athlètes, en identifiant les périodes de la journée avec les concentrations environnementales les plus faibles. Cette stratégie pourrait être adoptée pour définir les horaires d’entraînement et de compétition, et aurait une valeur ajoutée particulière pour les athlètes ayant des problèmes respiratoires. L’exposition personnelle aux hydrocarbures aromatiques polycycliques a été quantifiée à l’aide de bracelets en silicone portables, montrant une grande variabilité entre les volontaires. Les bracelets sont une méthode simple pour évaluer l’exposition personnelle à des composés organiques potentiellement toxiques. Des recherches supplémentaires sont nécessaires concernant les polluants atmosphériques spécifiques qui pourraient déclencher ou aggraver les affections respiratoires courantes dans la communauté sportive. La disponibilité de données d’exposition à haute résolution temporelle dans les stades ouvre la possibilité de calculer les doses de polluants spécifiques pour des athlètes individuels lors de futurs événements sportifs, afin de comprendre l’impact des facteurs environnementaux sur la performance sportive.